A qui appartient le brocoli ?
20 juillet 2010
Des fruits et des légumes comme le maïs, la salade, les carottes et les melons sont d’ores et déjà brevetés. Plus de 1000 demandes de brevets sur d’autres denrées alimentaires ont en outre été déposés auprès de l’Office européen des brevets. Durant la manifestation de ce jour à Munich, les participants ont symboliquement déchiré sur place en mille morceaux des copies des énoncés de ces brevets.
« Si des brevets comme celui du brocoli et de la tomate ne sont pas interdits, c’est la porte ouverte à tous les abus », avertit François Meienberg, de la Déclaration de Berne. « Un nombre toujours plus restreint de firmes pourront à l’avenir contrôler l’ensemble de la production alimentaire avec, comme corollaire, une dépendance accrue et des prix en hausse pour les producteurs de semences, les agriculteurs et les consommateurs. Le bradage des fondements même de la vie ne peut être stoppé que par de nouvelles lois sur les brevets. »
La société de biotechnologie anglaise Plant Bioscience possède depuis 2002 le brevet sur le brocoli disposant d’une haute teneur en glucosinolates. Ces substance amères donnent au brocoli son goût typique et possèdent des vertus anticancéreuses. Le brevet très controversé sur ladite « tomate ridée » comprend la culture et la commercialisation d’une tomate avec une faible teneur en eau, d’une utilisation aisée dans l’industrie alimentaire. La Grande chambre des recours de l’Office européen des brevets devra maintenant décider si ces brevets sont conformes au droit.
« Nous avons besoin de lois sur les brevets qui garantissent la sécurité alimentaire et la considèrent comme une priorité de premier plan », estime Tina Goethe de SWISSAID. « La tendance mondiale d’une privatisation des fondements mêmes de notre vie est inacceptable. Les paysans et les cultivateurs doivent pouvoir disposer librement de leurs ressources génétiques – ce n’est que de cette manière qu’ils pourront véritablement assumer leur rôle en faveur d’une sécurité alimentaire. »
Plus d’informations sur www.no-patents-on-seeds.org.