Accord de libre-échange AELE-Colombie Le Conseil national fait fi des droits humains
25 mai 2009
La Déclaration de Berne et Alliance Sud sont déçues de la position peu courageuse du Conseil national. Il a manqué l’occasion de poser un signal clair en faveur des droits humains. La semaine dernière, Alliance Sud et la Déclaration de Berne ont appelé tous les membres de la Chambre basse à ne pas ratifier l’accord avec la Colombie, jusqu’à ce qu’une amélioration significative de la situation des droits humains soit constatée. Cette lettre était soutenue par plus de 30 organisations, dont de nombreuses œuvres d’entraide et les deux plus importants syndicats du pays.
La demande de non-entrée en matière du conseiller national Carlo Sommaruga allait dans le même sens. Il demandait au Conseil fédéral de présenter un rapport au Parlement sur la situation des droits humains et syndicaux en Colombie, avant de soumettre l’accord de libre-échange pour ratification aux Chambres fédérales. Carlo Sommaruga a aussi suggéré que la Suisse et la Norvège renégocient cet accord avec la Colombie et y inscrivent le respect des normes minimales du travail. La majorité du Conseil a toutefois refusé cette demande ainsi que celle similaire de Tiana Moser (glp).
« Il est absolument inacceptable de récompenser avec un accord de libre-échange le gouvernement d’un pays où non seulement les droits humains sont violés quotidiennement, mais où divers acteurs étatiques sont directement accusés de telles violations » souligne Thomas Braunschweig de la Déclaration de Berne. Pour Bastienne Joerchel d’Alliance Sud, la « Suisse risque de s’isoler sur le plan international et de porter atteinte à sa bonne réputation comme gardienne des droits humains ». La ratification de cet accord n’est pas cohérente avec l’engagement de la Suisse en Colombie, où elle mène des programmes de promotion de la paix et des droits humains.
Alliance Sud et la Déclaration de Berne, avec d’autres organisations partenaires, vont continuer à s’engager pour que la politique de libre-échange de la Suisse ne se fasse pas sur le dos des droits humains.