Négociations informelles sous la coupe des entreprises
23 janvier 2004
Au “ Public Eye on Davos ”, la conférence alternative au WEF, les organisations environnementales et de développement attirent l’attention sur les dangers d’une telle rencontre informelle. Elles soulignent qu’il vaut mieux ne pas avoir d’accord au sein de l’OMC que de parvenir à un mauvais d’accord, comme celui que voulaient obtenir les pays industrialisés. Elles relèvent que le WEF est le pire endroit possible pour mener de telles négociations : des centaines de chefs d’entreprises et de lobbyistes du monde économique sont là pour défendre leurs intérêts et ouvrir de nouveaux marchés grâce aux accords de l’OMC.
“ Il est scandaleux que les ministres du commerce fricotent avec les grandes entreprises alors qu’on ne prend même pas acte des revendications des petits paysans et des peuples indigènes ” proteste Tony Juniper, de la Fédération internationale des Amis de la Terre.
La Déclaration de Berne souligne quant à elle le non-sens de nouvelles discussions tant que les raisons du blocage de Cancun sont ignorées. Les négociations ont échoué car les pays industrialisés voulaient introduire dans l’OMC de nouveaux thèmes et obtenir un accord sur les investissements. “ Plutôt que de demander de nouveaux thèmes, les effets des dernières rondes de négociations devraient être étudiées, et en particulier les effets sur les femmes. Le rôle décisif des femmes dans les pays de développement pour la production des produits alimentaires de base doit enfin être pris au sérieux ” demande Phides Mazhawidza de l’organisation africaine “ Gender and Trade Network in Africa ” (GENTA)
“ Un accord sur les investissements dans le cadre de l’OMC augmenterait les droits des entreprises dans les pays en développement tout en négligeant leurs devoirs en matière de droits humains ou de protection de l’environnement. Il deviendrait pratiquement impossible aux pays en développement de mettre sur pied une politique favorable au développement ”, estime Marianne Hochuli, experte en matière commerciale à la Déclaration de Berne.