Plus de 30'000 messages contre des salaires de misère dans l’industrie textile
8 octobre 2010
Par ces 31'425 messages de protestation, les consommateurs ont clairement signifié leur refus de porter des vêtements produits à des salaires de misère. De nombreuses entreprises ont tenté d’apaiser la grogne de leur clientèle en soulignant le fait qu’elles s’engagent à payer le salaire minimum légal. Elles omettent toutefois de préciser que, dans les pays producteurs, ce revenu ne permet pas de vivre dans la dignité. Par cette campagne sur le site www.10centimes.ch, la DB/CCC a mis en lumière ce problème structurel au sein de l’industrie textile, que les marques ont tendance à cacher à grand renfort de belles paroles et de campagnes de publicité.
Le nombre important d’entreprises désignées dans le cadre de la campagne « Un salaire de subsistance pour tous » montre que des prix élevés ne sont pas nécessairement synonymes de salaires décents. Des firmes comme Globus, Schild ou Esprit ne s’engagent pas plus au paiement d’un salaire de subsistance que C&A, Migros ou Chicorée.
Les récents mouvements de protestation au Cambodge, où plus de 200'000 couturières ont fait grève du 13 au 20 septembre 2010 pour demander de meilleures conditions salariales, ont montré tout le désespoir et la détermination des employées de l’industrie textile, sous-payées et prises à la gorge par l’augmentation importante du prix des denrées alimentaires. Suite à cette grève, des centaines de syndicalistes et ouvrières ont été licenciées. Cet été, le Bangladesh a également vu des milliers de couturières descendre dans la rue afin de manifester leur indignation. Et pour cause. Malgré une augmentation de 80% du salaire minimum légal, elles ne gagnent que 3000 taka par mois, un revenu qui ne couvre que 28% des dépenses liées à des besoins de base calculées par les syndicats. Avec un salaire minimum légal fixé à 1,3 dollars au Bangladesh et à 2 dollars au Cambodge, ces deux pays font partie des lieux de production de l’industrie textile où les revenus sont les plus bas.