Publication des rapports chinois
19 mars 2003
Pour rappel : le projet-pilote de contrôle indépendant a été mis sur pied en avril 2000 à la suite d’une campagne d’envergure lancée en Suisse par l’Action de Carême, la Déclaration de Berne et Pain pour le prochain. La campagne Clean Clothes appelait et continue à appeler les marques et magasins de vêtements à respecter les droits des travailleurs partout où sont fabriqués leurs habits. Répondant à cet appel, Migros, Switcher et Veillon ont adopté un Code de Conduite complet et accepté qu’un contrôle indépendant des conditions de travail soit effectué auprès de quelques-uns de leurs fournisseurs en Inde et en Chine. En décembre 2002, les rapports des contrôles indépendants des fournisseurs indiens de Migros, Switcher et Veillon ont été rendus publics. Aujourd’hui, c’est au tour des rapports sur les conditions de travail des fournisseurs chinois de ces mêmes entreprises d’être publiés.
Deux fournisseurs chinois ont participé à cette expérience de contrôle indépendant : un fournisseur commun à Migros et Veillon basé à Dongguan, Province de Guangdong (près de Hong Kong) et un fournisseur de Switcher, situé près de Shanghai. Une première visite de contrôle a eu lieu en avril et en août 2002 respectivement. Ces visites ont été conduites sous la responsabilité de la directrice du projet-pilote, Isabelle Scherer, accompagnée d’auditeurs sociaux indépendants. A chaque fois, des chercheuses sociales et une ONG locale basées à Hong Kong ont interviewé préalablement des travailleurs.
Les rapports rendus aujourd’hui publics résument les résultats des secondes visites de contrôle indépendant. Ils analysent dans quelle mesure les fournisseurs respectent les droits protégés par les codes de conduite de Migros, Switcher et Veillon et évaluent les améliorations intervenues depuis la première visite de contrôle.
Les résultats de ces visites de suivi sont contrastés et ont permis de valider l’approche en trois temps adoptée par le projet-pilote. Tout d’abord, une première visite a permis de faire le point de la situation. Deuxièmement, la directrice a formulé des recommandations pour résoudre les non-conformités au Code, et finalement une visite de suivi a été réalisée pour évaluer la mise en œuvre de ces recommandations. Cette approche a démontré que même dans le contexte chinois, où les violations des droits du travail sont habituellement très nombreuses par exemple en ce qui concerne les heures de travail et les salaires, des améliorations substantielles des conditions de travail sont néanmoins possibles.
D’autre part, une série de séances de formation au Code de Conduite a en outre été organisée auprès d’un fournisseur, grâce à la collaboration d’une organisation locale spécialisée dans la formation des femmes.
Le mandat du projet-pilote se termine donc par la publication de ces rapports, et CCC est actuellement en discussion avec les trois entreprises pour déterminer l’étape suivante.