Retrait du paraquat: Syngenta fait la sourde oreille
27 avril 2004
En avril 2002, lors de la première assemblée générale de Syngenta, un travailleur d'une plantation de palmier à huile avait demandé à l'entreprise bâloise de retirer le paraquat. Syngenta ne fit rien. Par contre le gouvernement malaisien réagit en décrétant en août 2002 l'interdiction du paraquat. L'homologation de ce produit de Syngenta a pris fin en septembre 2003 en Malaisie. Un jour de joie pour toutes les travailleuses concernées des plantations de palmiers à huile. Le lobby actif de Syngenta n'a pas réussi à faire fléchir le gouvernement malaisien.Le lobby de Syngenta pour ce produit prend parfois des formes étranges. C'est le groupe de pression Tech Central Station qui a lancé en Europe une nouvelle étude pro-paraquat sponsorisée par Syngenta. Ce groupe est proche de la droite dure étatsunienne. Peu après avoir accueilli la multinationale pétrolière Exxon parmi ses sponsors, il a remis en question le réchauffement climatique avec véhémence. Syngenta est-il déjà tombé aussi bas ?Récemment le gouvernement suédois, des syndicats et des organisations de défense de l'environnement ont fait recours auprès de la Cour de justice des communautés européennes de la décision d'octobre 2003 de réenregistrer le paraquat dans l'Union. Depuis un an, l'Union internationale des travailleurs de l'alimentation et de l'agriculture (UITA) soutient l'interdiction du paraquat. "Le paraquat n'a pas sa place dans une agriculture respectueuse des travailleurs et de l'environnement" a déclaré Ron Oswald, le secrétaire général de l'UITA." Cette association faîtière des syndicats de travailleurs agricoles représente les véritables utilisateurs des pesticides. Que sa propre clientèle s'oppose avec force à un produit, cela devrait faire réfléchir Syngenta.Une étude au Costa Rica de l'Organisation Panaméricaine de la Santé montre que les travailleurs agricoles souffrent du paraquat. L'étude atteste que le paraquat représente le cinquième (19,5%) des cas d'intoxications dues aux pesticides dans ce pays.Pour plus d'informations: François Meienberg, Déclaration de Berne (Zurich):Tél: 01 277 70 04 - mobile (à Bâle): 076 404 21 73