Syngenta: les victimes des pesticides paient l'envolée des profits
7 février 2007
Aujourd'hui, devant le siège bâlois de Syngenta des activistes de la Déclaration de Berne (DB) ont proclamé le verdict: Syngenta est coupable des intoxications au paraquat de paysans et de travailleurs des plantations. La jugement du public était au cœur de la campagne que la DB a lancée en début d'octobre 2006 avec son site web: www.tribunal.paraquat.ch. Plus de 34'000 personnes ont rendu leur verdict et ont condamné Syngenta pour son comportement irresponsable. La solidarité internationale avec les victimes de l'entreprise bâloise est large. La campagne bénéficie du soutien de la Asian Peasant Coalition, une coalition d'organisations paysannes asiatiques de plus de 15 millions de membres, de l’Union internationale des syndicats de l'alimentation (UITA), qui représente 336 syndicats dans 120 pays et 12 millions de membres, ainsi que de nombreuses organisations de protection de l'environnement, de consommateurs, de jeunes, de femmes et de paysans de tous les continents. Cela montre l'étendue de l'opposition à la politique de Syngenta. “Cette alliance mondiale continue sans relâche de lutter pour l'interdiction du pesticide dangereux paraquat. Syngenta devra tôt ou tard céder. Plus la firme traîne, plus elle détériore son image. ” déclare François Meienberg de la Déclaration de Berne.Syngenta persiste à faire la sourde oreille. Elle n'envisage toujours pas de retirer du marché son produit hautement toxique. Jean Ziegler, en qualité de Rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à l'alimentation, s'est adressé à Syngenta, et en appelé à sa responsabilité. Il espère qu'à la suite de plusieurs pays d'Europe et d'Asie, d'autres Etats interdiront le produit. D'anciens clients de Syngenta agissent. Le 1er décembre 2006 est né le Common Code for Coffee Community (4C) dont les membres (entre autres Nestlé) couvrent environ deux tiers de la production et de la demande mondiale de café. Les critères du code affirment que l'utilisation de paraquat devrait cesser. L'été dernier, la France, le deuxième plus grand pays consommateur du produit en Europe, a décidé de réduire de 50% d'ici la fin 2009 l'utilisation du produit. La campagne anti-paraquat de la DB et des organisations partenaires accroît encore la pression sur Syngenta.