The Public Eye on Davos 2004
7 janvier 2004
Le thème central de la conférence «Public Eye» sera la responsabilité des entreprises. Alors que les membres du WEF prétendent que les initiatives non-contraignantes comme le Pacte mondial de l’ONU (Global Compact) garantissent des pratiques commerciales responsables, les ONG estiment que de tels accords sont insuffisants. «Les entreprises qui ont signé le Pacte mondial ne peuvent pas être poursuivies si elles enfreignent à ses principes sociaux et environnementaux: les mécanismes de contrôle et de sanctions n’existent pas», explique Matthias Herfeldt de la Déclaration de Berne. «Les accords non-contraignants comme le Pacte mondial ne peuvent pas garantir une protection efficace de l’environnement. Ils doivent être complétés par des réglementations contraignantes», argumente Miriam Behrens de Pro Natura. «Friends of the Earth a fait une proposition appropriée avec la convention de l’ONU sur la responsabilité internationale des entreprises». Une telle responsabilité s’exprime également dans les conditions de travail des travailleurs. Or celles-ci sont souvent catastrophiques dans les fabriques textiles des pays les plus pauvres. «Le respect du droit du travail peut pourtant engendrer un gain de productivité et devenir un avantage commercial. Les systèmes de contrôle indépendants représentent un moyen d’atteindre ce but», ajoute Stefan Indermühle de la Déclaration de Berne.
La responsabilité des entreprises sera aussi le sujet, pour la première fois cette année, d’ateliers destinés aux gymnasiens et aux apprentis. La pièce de théâtre de la compagnie 400asa «Davos, une expédition dans la montagne», transposera sur scène la critique de la mondialisation. L’objectif du «Public Eye» est d’observer de manière critique les activités des entreprises membres du WEF. «Car le WEF n’est pas une plate-forme neutre où des solutions aux problèmes globaux pourraient être trouvées en partenariat, comme le laisse entendre le slogan de cette édition du WEF, «Partenariat pour la prospérité et la sécurité», affirme Matthias Herfeldt de la Déclaration de Berne. «Les ONG présentes à Davos veulent créer un contrepoids où sont proposées des alternatives socialement et écologiquement durables à la mondialisation néo-libérale», conclut Miriam Behrens de Pro Natura.