Actions internationales de solidarité devant les ambassades du Bangladesh
Genève, 31 janvier 2019
Dans le cadre d’une semaine internationale de mobilisation, la CCC Suisse, coordonnée par Public Eye, a remis aujourd’hui une lettre de la société civile à l’ambassadeur du Bangladesh à Genève. Les syndicats UNIA, SSP et USS, la Fédération romande des consommateurs, l’association pour la protection des consommateurs, claro fair trade ainsi que les ONG Solifonds, Brücke · Le pont et Public Eye, expriment dans cette missive leur soutien aux revendications des travailleurs et travailleuses de l’industrie textile bangladaise et exigent que toute forme de répression cesse immédiatement. Sur place, Elisabeth Schenk, coordinatrice des appels urgents de la CCC:
«Nous demandons au gouvernement bangladais de respecter la liberté d’association et de manifestation, de libérer les travailleurs et travailleuses actuellement en prison et d'abandonner les poursuites liées aux protestations».
Salaires de misère et violences
Depuis décembre 2018, des milliers de travailleurs et travailleuses descendent dans la rue pour protester contre les bas salaires pratiqués dans l’industrie textile. Même après l’augmentation des salaires concédée l’an dernier, le salaire minimum légal de 94 francs suisses ne suffit toujours pas pour vivre au Bangladesh: selon les calculs de l’Asia Floor Wage, le niveau du salaire vital pour une personne et sa famille est 4 fois plus élevé. À la mi-janvier, les manifestations ont été violemment réprimées. Un ouvrier a perdu la vie et plus de cinquante personnes ont été blessées par les tirs de balles en caoutchouc et les canons à eau. Cinquante autres – dont des syndicalistes – ont été arrêtés, et plus de 2500 ouvriers et ouvrières font l’objet de poursuites, risquant dans certains cas de lourdes peines d’emprisonnement.
Pour la sécurité dans les usines
Les manifestations salariales s’incrivent dans un contexte où la communauté internationale et toute l’industrie textile ont déjà les yeux rivés sur le Bangladesh: depuis juin 2018, des procédures engagées devant la Cour suprême bangladaise remettent en question l’accord sur la sécurité des bâtiments. Cet accord avait durablement amélioré la sécurité au travail dans l’industrie textile du Bangladesh après l’effondrement du Rana Plaza en 2013. Mais le gouvernement souhaite retirer l’autorité du bureau actuellement chargé de contrôler la mise en œuvre de l’accord, pour s’en charger lui-même – malgré son manque de ressources et d’infrastructures. Les progrès obtenus de haute lutte depuis avril 2013 pourraient ainsi être réduits à néant. Pour Public Eye et le réseau international de la CCC, il est primordial pour la sécurité des travailleurs et travailleuses que l’accord soit prolongé.
Plus d’informations sur la semaine de solidarité ici ou auprès de:
Géraldine Viret, responsable médias, +41 44 277 79 06, geraldine.viret@publiceye.ch
Elisabeth Schenk, coordinatrice des appels urgents, +41 44 277 79 14, elisabeth.schenk@publiceye.ch