Glivec en Colombie: le Ministère de la santé tarde à rendre une décision
11 décembre 2015
Contexte
En août 2015, une coalition d’ONG suisses, européennes et colombiennes avait condamné la manœuvre de dissuasion exercée par le gouvernement suisse dans le cadre de la procédure de consultation publique du gouvernement colombien. Dans une lettre ouverte, la DB et ses partenaires avaient demandé aux autorités helvétiques de cesser toute pression politique et de laisser le gouvernement colombien décider en toute souveraineté des mesures de santé publique à prendre en fonction des besoins de sa population.
Le Conseil fédéral a répondu à cette lettre ouverte en septembre. Dans un courrier adressé à la DB le 18 septembre, le ministre de l’économie, Johann Schneider-Ammann, évite de répondre à nos principales critiques et continue de s'appuyer sur de fausses vérités. Il admet cependant que
La Suisse reconnaît pleinement que les membres de l’OMC ont toute liberté d’utiliser les flexibilités de l’accord de l’OMC sur les aspects des droits de propriétés intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) dans le domaine de la santé publique ainsi que la Déclaration de Doha relative à l’accord sur les ADPIC et la santé publique.
Dans sa réponse à une intervention parlementaire déposée le 24 septembre 2015, le Conseil fédéral poursuit sa stratégie de désinformation en affirmant notamment que «[…] mis à part le Glivec, plusieurs autres médicaments comportant la substance active Imatinib sont disponibles sur le marché colombien depuis plusieurs années», ce qui n’est précisément plus le cas depuis l’entrée en vigueur du brevet de Novartis.
Le Ministère de la santé colombien doit décider en toute souveraineté
Dans une lettre adressée aujourd’hui au Ministère de la santé colombien, la DB invite les autorités colombiennes à prendre une décision souveraine en fonction des enjeux de santé publique et des besoins de sa population, sans céder à la pression des autorités suisses et du géant pharmaceutique bâlois.