L'évasion fiscale en provenance du Sud: entre 4 et 18 fois l'aide au développement
1 septembre 2009
Selon un rapport de Merill Lynch/Cap Gemini, la fortune mondiale des personnes disposant d’avoirs mobiliers nets excédant 1 million de dollars avoisinait, en 2007, 40 700 milliards de dollars. En 1998, le même rapport juge qu’un tiers de cette fortune, soit 13 500 milliards de dollars, est administrée offshore. Une autre source estime cette dernière à 7500 milliards de dollars. Or, selon l’Association suisses des banquiers, un tiers de la fortune offshore mondiale est administrée depuis la Suisse, soit 2500 à 4000 milliards de francs. D’après les chiffres de la Banque nationale suisse (BNS), ce montant s’élève à 2198 milliards de francs au moins. Selon diverses sources parlementaires et bancaires, la part de cette fortune gérée en Suisse qui échappe à l’impôt dans son pays d’origine serait comprise entre 50 à 90 %, c’est-à-dire entre 1250 à 3600 milliards de francs.
En partant du principe que l’origine de cette fortune est comparable à celle qui apparaît dans la statistique de la BNS, et que la moitié du volume des fonds transférés depuis des paradis fiscaux est issue des pays du Sud, la part de l’évasion fiscale provenant des ces pays se situe entre 362 à 1467 milliards de francs. En adoptant les hypothèses restrictives d’un rendement net de 5 % et d’un taux d’impôt de 30 %, la perte fiscale pour les pays du Sud oscille entre 5,4 et 22 milliards de francs par année, un multiple des 1,26 milliards de francs alloués par la Suisse à l’aide au développement.