Seules 4 enseignes suisses sur 20 ont signé l'accord pour la sécurité des usines textiles
Lausanne/Zurich, 3 novembre 2021
Le 1er septembre 2021, le successeur de l’Accord sur la sécurité des bâtiments au Bangladesh est entré en vigueur. Si le nouvel accord ne porte pour l’instant que sur le Bangladesh, son modèle devrait être étendu à d’autres pays producteurs. À ce jour, plus de 140 enseignes internationales de la mode l’ont signé.
Peu d'entreprises suisses parmi les signataires
Sur les vingt enseignes suisses que Public Eye a interrogées, seules huit ont répondu. Tally Weijl, qui avait déjà signé le «Bangladesh Accord» en 2013, a également signé le nouvel accord international. Coop, Migros et Triumph ont assuré qu’elles feraient de même. Workfashion et Nile, deux plus petites enseignes, se disent prêtes à le signer dès que l'accord sera étendu à des pays producteurs auprès desquels elles s’approvisionnent.
Mammut n’a pas signé l'accord alors qu’elle s’approvisionne auprès d’une usine au Bangladesh. Son excuse, décevante: la fabrique en question est déjà soumise à des audits en vertu de l'accord et, étant membre de la Fair Wear Foundation, la marque garantit déjà une sécurité suffisante dans les usines. Ainsi, Mammut fait l’éloge des avantages et normes de sécurité de l’accord international pour ses propres fournisseurs, tout en refusant de le signer. Nous estimons que cette attitude profiteuse est insuffisante, en particulier de la part d’une enseigne qui prône la «production éthique».
Manor déclare qu’elle réfléchit actuellement à son adhésion. Chicorée, Intersport et Zebra qui, selon nos informations, s’approvisionnent aussi au Bangladesh, n’ont tout simplement pas répondu à nos questions et refusent à ce jour de signer l’accord international. Alors que la filiale suédoise Intersport AB a signé l’accord, sa maison-mère, le groupe suisse Intersport International Corporation (IIC) n’a même pas répondu à nos questions.
Toutes les enseignes de la mode doivent s'engager
Chaque entreprise a la responsabilité de contribuer à la sécurité des travailleurs et travailleuses, quelle que soit sa taille ou le nombre de fabriques auprès desquelles elles s’approvisionnent dans le pays. Plus l’accord aura d'adhérents, plus la protection sera complète et moins les entreprises concernées auront à déployer d’efforts.
Nous demandons à Chicorée, Intersport, Manor et Zebra, qui s’approvisionnent au Bangladesh, d’apporter leur contribution à la sécurité des travailleuses et travailleurs en signant l’accord.
Dès qu’il sera étendu à d’autres pays, toutes les marques qui s'y approvisionnent devront également le signer. Workfashion et Nile se sont déjà engagées à le faire.
Personne ne devrait mettre sa vie en danger pour fabriquer nos vêtements.