Rapport One-Earth Fashion

33 objectifs de transformation pour un système de la mode juste et respectueux des limites planétaires

Comment s’habiller sur une planète qui se meurt ? En dépit de l’urgence climatique, le système de la mode ne fait que jeter de l’huile sur le feu. Le secteur des textiles, des vêtements, du cuir et des chaussures figure parmi les industries les plus polluantes et les plus injustes. Il s’appuie sur l’exploitation généralisée d’une main-d’œuvre sous-payée et des ressources de la planète. Malgré ce constat accablant, le modèle d’affaires des enseignes de la mode est toujours basé sur la volonté de produire plus, plus vite et à moindre coût.

Le système de la mode a besoin d’une transformation en profondeur. Utiliser moins de ressources et d’énergie, une production et une consommation plus lentes ainsi qu’une distribution plus juste de la valeur économique : telle devrait être la nouvelle tendance du secteur pour permettre un climat vivable et un avenir juste sur terre. Il ne s’agit pas seulement de procéder à quelques ajustements de-ci et de-là, mais de réaliser une transition vers un nouveau système opérationnel pour la mode.

S’il semble y avoir un vaste consensus sur la voie que l’industrie devrait idéalement suivre (moins d’émissions de gaz à effet de serre, plus de circularité, plus de renouvelable, plus de justice, moins de pollution), l’ampleur des changements nécessaires pour parvenir à un système de la mode qui soit juste et respectueux des limites planétaires fait encore débat.

Nous nous retrouvons ainsi dans une situation où de petites démarches positives – telles que la réduction de la quantité de plastique dans les emballages, l’utilisation accrue d’énergies renouvelables dans les bureaux, ou l’augmentation des salaires des travailleuses et travailleurs juste au-dessus du minimum légal – sont présentées comme des preuves que l’industrie évolue vers plus de durabilité. Ce n’est pourtant pas le cas : le tableau d’ensemble montre que de tels changements sont bien trop maigres, ou que leurs effets sont annulés par l’augmentation de la production ou d’autres effets de rebond.