Fabriqué en Europe = meilleures conditions de travail?
Le rapport «Europe’s Sweatshops» décrit les graves abus sur les chaînes d’approvisionnement de grandes marques internationales en Europe de l’Est et du Sud-est. La CCC a interrogé plus d’une centaine d’ouvriers et ouvrières dans des usines de chaussures et de vêtements en Hongrie, en Serbie et en Ukraine. Les faits mis en lumière sont inquiétants : le personnel doit s’éreinter au quotidien pour pouvoir remplir les objectifs de production En dépit des heures supplémentaires excessives auxquelles il est contraint, le personnel des usines gagne à peine plus que le salaire minimum légal.
Le rapport Salaires de misère – la production de vêtements en Europe de l'Est et en Turquie montre que dans neuf pays d’Europe de l’Est et en Turquie, les couturières vivent bien en dessous du seuil de pauvreté. Le constat est général : même les marques de luxe font produire à des salaires de misère. Le rapport Labour on a Shoestring (2016) fait état d’abus similaires dans l’industrie européenne de la chaussure.
Confection italienne à la mode chinoise Après avoir délocalisé leur production dans les années 1990, afin de profiter des bas salaires et d’optimiser leur rendement, de nombreuses entreprises textiles reviennent s’installer en Italie – rapatriant des emplois mais ramenant également avec elles les conditions de travail déplorables et les salaires de misère. Désormais, les ateliers de misère (« sweatshops ») se multiplient.
La Campagne Clean Clothes (CCC) a publié en 2014 une étude sur l’industrie vestimentaire et de la chaussure en Italie. Les résultats sont sans équivoque: dans ce pays aussi, la concurrence globale et la course aux bas prix exercent une pression sur les salaires, dégradent les conditions de travail et favorisent le développement du secteur informel.