15'000 personnes demandent un impôt sur les bénéfices de guerre
Communiqué de presse de l'alliance pour un impôt sur les bénéfices de guerre, 21 septembre 2023
Environ 40 activistes se sont réunis ce midi sur la terrasse fédérale pour remettre la pétition aux services du Parlement. Des barils de pétrole et des valises d'argent symbolisent l'importance de la place suisse des matières premières dans la guerre qui se poursuit en Ukraine. Des panneaux portant des noms d'entreprises comme «Glencore», «Trafigura» ou «Vitol» indiquent les négociants suisses qui profitent comme peu d'autres des bouleversements du marché depuis le début de la guerre. Silvie Lang de Public Eye déclare: «Tant en termes de chiffre d'affaires que de bénéfices, les négociants suisses en matières premières enchaînent les résultats records. Et ce, alors que l'augmentation des coûts de l'énergie et des denrées alimentaires ne fait qu'aggraver l'insécurité alimentaire mondiale. De tels profits de crise sont tout simplement illégitimes et doivent être imposés séparément. En tant que siège des plus grands négociants en matières premières, la Suisse doit faire contrepoids».
Responsabilité politique de la Suisse dans la guerre en Ukraine
Le militant pacifiste Jo Lang et Kilian Bello du GSsA ont tenu un discours à l'issue de la remise. Dans son discours, le secrétaire du GSsA Killian Bello souligne: «Pour nous, il est clair que la Suisse porte une part de responsabilité historique et politique dans ce conflit. Mais jusqu'à présent, la Suisse n'a pas du tout assumé sa responsabilité. Au contraire, elle se situe loin derrière les autres pays en ce qui concerne le soutien financier à l'Ukraine, la politique refuse toujours de s'efforcer, au sein des taskforces internationales, d'appliquer systématiquement les sanctions contre la Russie et notre place financière continue de gérer des milliards de fortune d'oligarques.»
Impôt sur les bénéfices de guerre au niveau de l'UE
La Suisse ne serait pas du tout la seule à introduire un impôt sur les bénéfices de guerre au niveau international. L'année dernière, l'UE a décidé de taxer à un taux minimum de 33% les bénéfices excédentaires des groupes gaziers, charbonniers et pétroliers qui réalisent au moins 75% de leur chiffre d'affaires dans l'extraction, la mine ou le raffinage. Nathan Solothurnmann de Greenpeace précise: «Le mécanisme existe déjà et est mis en œuvre dans des pays de l'UE comme l'Italie ou l'Espagne. La seule chose qui manque en Suisse, c'est la volonté politique de faire passer à la caisse les grands groupes gâtés par les impôts. C'est maintenant au Conseil national de montrer que la Suisse n'approuve pas sans broncher les profits records tirés du commerce de matières premières destructrices du climat en provenance d'autocraties».
Vous trouverez des photos de l'action ici.
Contacts médias
Kilian Bello, GSsA, 079 481 04 60
Silvie Lang, Public Eye, 079 218 50 78
Nathan Solothurnmann, Greenpeace, 076 514 90 48