«Grüner Knopf»: le label de l’État allemand ne garantit pas le respect des droits humains
Communiqué de Public Eye et FEMNET, Lausanne/Bonn, 7 janvier 2021
Le label «Grüner Knopf», lancé en septembre 2019 par le ministère allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), suscite de grandes attentes. Son logo, un bouton vert, est censé orienter les consommateurs et consommatrices vers des vêtements et textiles durables aux niveaux social et écologique, et attester que les enseignes concernées disposent d’un mécanisme de contrôle efficace. Concrètement, le BMZ demande aux entreprises d’identifier les risques de violations de droits humains tout au long de leurs chaînes d’approvisionnement, de prendre des mesures pour y remédier, d’en rendre compte publiquement, et de prévoir des mécanismes de réclamation pour les victimes potentielles.
Public Eye et FEMNET ont analysé ces critères dans la communication publique de 31 entreprises arborant le «Grüner Knopf», dont bon nombre vendent aussi leurs produits certifiés en Suisse, comme Vaude, Lidl ou Hess Natur. Seules 8 des 31 enseignes étudiées abordent les risques de violations de droits humains dans les pays où elles s’approvisionnent, ou ceux posés par leurs pratiques d’achat. Seules 2 entreprises font expressément état de l’ampleur et de la gravité de l’absence de salaire vital pour les couturières. Et seules 3 communiquent sur la manière dont elles abordent la question de la violence fondée sur le genre au travail, très répandue dans l’industrie textile. Les résultats sont aussi affligeants en ce qui concerne les libertés syndicales, souvent bafouées dans les pays producteurs.
Au vu de ces conclusions alarmantes, le BMZ doit agir au plus vite afin d’éviter que son label ne soit attribué à des entreprises dont le devoir de diligence n’est que superficiel, leur permettant ainsi de faire du «greenwashing». Le «Grüner Knopf» ne doit pas être accordé à des enseignes qui ne remplissent que partiellement des critères essentiels pour le respect des droits humains, ou qui se contentent d’annoncer fièrement qu’elles prendront des mesures ultérieurement. Il est par ailleurs problématique qu’aucune preuve du respect des critères sociaux ne soit exigée pour les produits fabriqués dans l’UE, car le «Made in Europe» ne garantit pas des conditions de travail et de production respectueuses de la dignité humaine.
Pour en savoir plus, consulter la fiche d’information (en français) ou le rapport complet (en allemand).
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