La Déclaration de Berne félicite l'engagement du Conseil fédéral pour proscrire le paraquat de Syngenta
2 décembre 2002
Jusqu'ici on ne savait pas depuis quand et pourquoi le paraquat, l'herbicide contesté de Syngenta, n'était plus enregistré en Suisse. La réponse du Conseil fédéral au postulat Zisyadis fournit enfin des explications: à cause de sa forte toxicité – en particulier en cas d'utilisation abusive – le paraquat n'est plus admis en Suisse depuis le 31 décembre 1989. Après la Suède et la Finlande, la Suisse fut donc un des premiers pays à interdire le produit. Depuis, d'autres pays l'ont également proscrit, comme l'Autriche, le Danemark, la Slovénie et en août dernier la Malaisie. Par ailleurs, les organisation du commerce équitables et des entreprises comme Chiquita ont renoncé par principe à l'utiliser.
La Déclaration de Berne et les autres organisations non gouvernementales (ONG) qui participent à la campagne "Halte au paraquat!" se réjouissent que la Suisse s'engage à l'avenir pour que le paraquat soit inscrit dans l'annexe III de la Convention PIC*. Cette convention prescrit que les substances chimiques et les produits phytosanitaires particulièrement dangereux ne peuvent être exportés que si le pays importateur le demande expressément. Cet accord protège en particulier les paysans et travailleurs agricoles des pays du Sud qui ne sont souvent pas en état de manipuler en toute sécurité des produits hautement toxiques comme le paraquat.
Le paraquat est un des produits phare de la multinationale agrochimique Syngenta dont le siège est à Bâle. Une coalition d'ONG** du monde entier demande à Syngenta depuis avril 2002 l'arrêt de la production de cet herbicide fortement toxique. "Si même la Suisse interdit le paraquat à cause de sa forte toxicité, il est alors grand temps pour Syngenta de retirer ce produit du marché" commente François Meienberg de la Déclaration de Berne (secrétariat de Zurich). Pourtant Syngenta fait la sourde oreille et s'accroche toujours à ce produit. Avec la nouvelle fabrique de paraquat en Chine les ventes dans les pays en développement devraient encore s'accroître.
La réponse du Conseil fédéral au postulat Zisyadis (02.3477)