Les ONG critiquent le "blanchiment d'image" du Global Compact
4 juillet 2007
La Déclaration de Berne (DB) organise depuis 2000 le “Public Eye on Davos” qui critique les comportements irresponsables des entreprises à l'occasion du World Economic Forum (WEF). Depuis le lancement du Global Compact en 1999, l'organisation suisse de politique de développement le dénonce comme un tigre de papier édenté, qui relève plus de la feuille de vigne que de l'engagement sérieux. Depuis 1999, plus de 2000 entreprises ont signé le GC. La DB a pris l'initiative d'organiser une conférence de presse durant laquelle 4 ONG donnent leurs différents points de vue sur le Global Compact.
“Le ‘blanchiment d'image’ continuel du Global Compact nuit à l'image des Nations Unies, de même qu'au développement de standards efficaces en matière de responsabilité sociale des entreprises. Les violations nombreuses et impunies des 10 principes du Global Compact démontrent l'écart béant entre la rhétorique et la réalité”, dit Oliver Classen de la DB, coordinateur du Public Eye.
Daniel Mittler, Corporate Accountability Advisor de Greenpeace International, exige: “Au lieu d'organiser de telles conférences à grands frais, les Nations Unies devraient en fin de compte mettre en place des standards internationaux contraignants pour les entreprises et observer leur respect. Le monde n'a pas besoin de déclarations d'intention supplémentaires des entreprises, mais d'actions réelles qui puissent être mesurées et contrôlées. Par exemple nous n'avons pas besoin qu'Areva utilise l'initiative du GC sur le climat pour prétendre que l'énergie nucléaire dangereuse est une solution contre le changement climatique qui menace gravement l'humanité.”
La cheffe des relations économiques d'Amnesty International, Audrey Gaughran, estime: “Certes, le Global Compact joue un rôle important pour promouvoir l'apprentissage des droits humains par les entreprises. Mais sans un mécanisme qui engage la responsabilité des entreprises, son potentiel pour améliorer les droits humains restera très limité. Les initiatives volontaires ne sont qu'une partie d'un tableau beaucoup plus large.”
Aftab Alam Khan, chef des politiques commerciales à Action Aid, ajoute: “Aussi longtemps que le Global Compact accepte des membres comme le géant minier britannique Anglo American, malgré les protestations de la société civile, cet accord ne vaut même pas le papier sur lequel il est écrit. A travers sa filiale africaine AngloGold Ashanti, l'entreprise exploite des mines d'or au Ghana dont les conséquences environnementales et sociales pèsent sur les populations locales depuis de nombreuses années.”