Les Public Eye Awards obtiennent le soutien d'experts renommés en éthique économique
2 octobre 2012
La concurrence pour le contrôle des ressources naturelles fait rage depuis longtemps. Le monde a plus que jamais besoin d’organisations qui dénoncent les violations des droits humains et les atteintes à l’environnement, en révélant au grand jour la responsabilité des entreprises qui poursuivent leurs intérêts économiques au mépris de toute considération éthique.
Le cas Trafigura le montre bien. En 2006, ce géant des matières premières a négligemment déversé des déchets toxiques à Abidjan (Côte d’Ivoire), menaçant la vie de plusieurs centaines de milliers de personnes. Au moins 100 000 d’entre elles ont nécessité des soins médicaux. Greenpeace et Amnesty International demandent que des mesures pénales soient prises envers les coupables dans le nouveau rapport de 257 pages, publié le 25 septembre dernier: «La Vérité toxique».
Trafigura n’est que l’un des candidats pour le titre de la pire entreprise des Public Eye Awards 2013. Le processus de nomination est en cours. Un coup d’œil à la liste des nominés suffit pour se rendre compte de l’ampleur des destructions environnementales et de l’exploitation humaine que révèle la face noire de l’économie mondiale. Avec les Public Eye Awards, la Déclaration de Berne milite depuis des années aux côtés de Greenpeace Suisse pour que soit mis en place un cadre juridique permettant de poursuivre pénalement les violations aux droits humains et les atteintes à l’environnement commises par les multinationales. L’Institut pour l’éthique économique (IWE) de l’Université de St-Gall soutient la procédure de nomination des Public Eye Awards. Il examinera les agissements des nominés sous l’angle des droits humains, du droit du travail et du respect de l’environnement et les jugera selon les critères des traités et des standards internationaux. Toutes les nominations disposeront d’un dossier substantiel.
Les nominations fondées sur des faits avérés seront soumises avec le préavis de l’IWE au jury international du Public Eye. Celui-ci choisira ensuite quelle est la pire entreprise et dressera une liste d’autres entreprises criminelles à soumettre au vote public en janvier 2013.
Pour 2013, le jury s’est enrichi de nouveaux experts internationaux du domaine de l’éthique économique. Il se compose désormais de :
- Cécile Bühlmann, ancienne conseillère nationale et présidente du Conseil de fondation de Greenpeace depuis 2006,
- Dr.phil. Kumi Naidoo, ancien secrétaire général de Global Call to Action Against Poverty (GCAP) et directeur exécutif de Greenpeace International depuis 2009,
- Andreas Cassee, titulaire d’un MAS en économie et mathématiques de l’Université de Zurich et doctorant au Centre d’éthique de l’Université de Zurich depuis 2009, membre du Comité de la Déclaration de Berne (DB),
- Dr. Andreas Missbach, responsable banques et place financière et membre de la Direction de la DB,
- Prof. émérite Dr. Hans Ruh, ancien directeur de l’Institut d’éthique de l’Université de Zurich et directeur de BlueValue AG, Zurich,
- Prof. Dr. Ulrich Thielemann, vice-directeur de l’Institut d’éthique économique de l’Université de St-Gall de 2001 à 2010, fondateur et directeur de MeM – Denkfabrik für Wirtschaftsethik e.V., Berlin,
- Prof. Dr. phil. Klaus Peter Rippe, directeur de l’Institut « Ethik im Diskurs » depuis 2002 et professeur de philosophie pratique à la Bildungsuniversität de Karlsruhe depuis 2008,
- Prof. Dr. Guido Palazzo, professeur d’éthique économique à la Faculté des HEC de l’Université de Lausanne et professeur invité des Universités d’Oxford et Nottingham, Angleterre.