«Non au bradage mondial des services publics!»
26 juin 2001
En Suisse, pratiquement personne ne sait qu’à l’heure actuelle, les Etats membres de l’OMC renégocient l’Accord Général sur le Commerce des Services. Les négociations en cours depuis février devraient aboutir dans trois ans à libéraliser le secteur des services. « Un grand nombre d’organisations non gouvernementales expriment aujourd’hui leur inquiétude face à l’AGCS. Cet accord cadre, non abouti et flou, a été façonné pour répondre aux besoins de l’industrie des services. Il risque, une fois renégocié, de remettre en question les services publics fondamentaux » a expliqué Marianne Hochuli de la Déclaration de Berne en lançant la campagne.
L’Accord Général sur le Commerce des Services est le premier accord multilatéral sur les investissements. « On y traite de commerce international des services d'éducation ou de santé, comme s'il s'agissait de marchandises de consommation ordinaire qu'il serait sans autre possible de soumettre à la loi de l'offre et de la demande » a déclaré Eric Decarro du SSP.
Les entreprises multinationales sont les plus ardents défenseurs de la libéralisation et de la privatisation qui leur promet l’ouverture de marchés jusqu’alors hors de leur portée. « Tout ce qui est rentable est aujourd'hui privatisable » poursuit Alessandro Pelizzari d’attac suisse.
A l’OMC, les Etats s’accordent à libéraliser les services en écartant tout débat public, de manière totalement opaque et anti-démocratique. « Les décisions qui ont un effet d’une telle ampleur sur les conditions de vie et de travail doivent impérativement faire l’objet d’un débat public » exige Rita Schiavi du SIB.
C’est pourquoi la Déclaration de Berne, de même que les syndicats Comédia, SIB, SSP, SSM, Unia, et attac-suisse, lancent une action de cartes postales soutenue par de nombreuses organisations: "Non au bradage mondial des services publics!" Ils enjoignent les suisses à envoyer une carte postale au Conseil fédéral pour qu’il défende les positions suivantes:
- les services publics fondamentaux ne doivent pas être soumis aux règles de l'OMC;
- les gouvernements, notamment des pays du Sud, doivent conserver la possibilité d'édicter des lois nationales en matière d'investissements appropriées au niveau de développement de leur pays;
- les engagements déjà pris en rapport avec l'AGCS doivent être reconsidérés et débattus publiquement.