OMC: les pays en développement paient le prix fort
2 août 2004
Après de longues tractations, les pays industrialisés ont fini par garantir aux pays en développement qu’ils aboliraient leurs énormes subventions à l’exportation dans le domaine agricole, mais sans fixer de délais contraignants. « En échange de cette promesse encore incertaine, les pays en développement paient un prix élevé dans les secteurs des produits industriels et des services. C’est problématique en termes de développement », déclare Marianne Hochuli, de la Déclaration de Berne. « La Suisse a défendu exclusivement les intérêts de l’économie suisse dans ces domaines. »
Selon le compromis accepté ce week-end par les membres de l’OMC réunis à Genève, les pays en développement doivent s’engager à démanteler leurs taxes douanières sur les produits industriels, alors que ces taxes représentent pour eux à la fois une protection pour leur propre industrie, souvent faible, et une source de revenus importante. De plus, ils doivent ouvrir leurs marchés dans le secteur des services et n’ont le droit d’exclure « a priori aucun domaine ». Les pays en développement seront donc soumis ces prochaines années à d’énormes pressions, en particulier pour ouvrir leurs frontières aux investisseurs étrangers dans des domaines considérés comme lucratifs pour les pays industrialisés : les finances, le tourisme ou des secteurs délicats comme l’eau et l’énergie.
La Déclaration de Berne demande au gouvernement suisse
- de ne pas exiger des pays en développement qu’ils ouvrent leurs marchés dans les secteurs des finances et du tourisme ;
- de soutenir des études détaillées, par pays, sur l’impact de la suppression des barrières douanières sur les produits industriels. Il faut accorder aux pays en développement des solutions flexibles en la matière.