Bangladesh: des défenseurs des droits du travail arrêtés
19 avril 2010
Triste rebondissement au Bangladesh. Alors que le 30 juillet dernier, des collaborateurs du Bangladesh Center for Workers Solidarity (BCWS) et des leaders du mouvement ouvrier étaient à nouveau victimes de menaces de la part du Gouvernement bangladeshi, les mesures de répression se renforcent. Dans la nuit du 12 au 13 août, Kalpona Akter et Abdul Akhter ont en effet été arrêtés par une vingtaine de policiers. A l’heure actuelle, ils sont encore emprisonnés.
Le 29 juin, cédant à la pression des grévistes et des syndicats, le gouvernement bangladeshi a annoncé une hausse du salaire minimum, fixé désormais à 3000 taka. Parallèlement à cette annonce, les autorités ont décrété qu’elles ne toléreraient plus « l’anarchie » dans le secteur textile. Pourtant, le salaire de 3000 taka prévu par le gouvernement ne permet toujours pas aux ouvriers de couvrir leurs besoins de base et ne correspond pas aux revendications des syndicats. Les mouvements de protestation continueront donc dans les rues du pays. Des mandats d’arrêts ont été établis à l’encontre de centaines d’ouvriers et ouvrières. De nombreux défenseurs des droits des travailleurs sont également visés.
Dans la ligne de mire
Le gouvernement a notamment pris pour cible le BCWS et ses collaborateurs, qu’il accuse d’alimenter le soulèvement ouvrier. Kalpona Akter et Abdul Akhter ont été arrêtés sans motif valable. Dernièrement, la police n’a pas hésité à harceler et menacer leurs proches et leurs collègues, dans l’unique but de les retrouver. Nous sommes très inquiets quant au traitement réservé à Kalpona Akter et Abdul Akhter par des forces de police souvent violentes ainsi qu’à la menace qui plane sur leur famille respective.
Ecrivez aux autorités pour demander la libération de Kalpona Akter et Babul Akhter, le retrait des plaintes et la garantie que les défenseurs des droits des travailleurs pourront agir en toute sécurité. De nombreux indices laissent penser qu’une usine, Nassa Global Wear Company, est également impliquée dans cette action contre le BCWS et ses collaborateurs. Nous vous demandons donc de protester également auprès du propriétaire de Nassa Group.
La solidarité internationale peut mettre un terme à ces répressions.