La loi sur la transparence ne concerne que 4 des 544 sociétés du secteur suisse des matières premières
12 juin 2017
Le Conseil fédéral souligne depuis 2013 l’importance de la transparence pour lutter contre la corruption dans le domaine de l’extraction et du négoce des matières premières. Le projet de loi présenté au Parlement en novembre 2016 prévoit ainsi d’introduire dans le code des obligations des dispositions relatives à la transparence des paiements effectués aux gouvernements et aux sociétés contrôlées par l’Etat dans le secteur des matières premières. Pourtant les dispositions proposées par le Conseil fédéral exemptent les opérations de négoce de cette obligation, alors même que la Suisse est la première place mondiale pour le commerce de matières premières.
Cette mesure inefficace ne permettra pas de combattre la corruption, la pauvreté et les migrations dans les pays en développement. C’est ce que révèle une nouvelle analyse de données de Public Eye sur le secteur suisse des matières premières : les dispositions du projet de loi du Conseil fédéral ne concerneraient que 4 des 544 sociétés du secteur suisse des matières premières. Les géants du négoce comme Glencore, Vitol ou Mercuria concluent des transactions pesant plusieurs milliards de dollars avec des sociétés étatiques qui présentent de forts risques de corruption. Or, de telles transactions ne seraient pas soumises à la nouvelle norme de transparence.
En savoir plus :
- La transparence des paiements dans le secteur des matières premières
- La fiche d’information « questions et réponses sur la transparence des paiements dans le secteur des matières premières »
- L’analyse de données de Public Eye sur le secteur suisse des matières premières