Pétition: pas de libre-échange pour l’huile de palme malaisienne!
21 mars 2016
Le sixième tour des pourparlers sur l’accord de libre-échange entre la Suisse et la Malaisie vient de s’achever. Les discussions portaient notamment sur une réduction des tarifs douaniers sur l’huile de palme malaisienne, que l’on trouve dans de nombreux détergents et cosmétiques, mais aussi dans divers produits alimentaires. Aujourd’hui, la majorité de l’huile de palme consommée en Suisse provient déjà de Malaisie, alors que dans ce pays d’Asie du Sud-Est la culture de l’oléagineux est synonyme de violation des droits humains et de déforestation galopante.
Une pétition initiée par le Fonds Bruno Manser demande au Conseil fédéral d’exclure l’huile de palme de l’accord avec la Malaisie. De plus, un accord de libre-échange avec la Malaisie ne devrait pas être conclu tant qu’elle n’a pas signé les pactes des Nations unies relatifs aux droits humains et reconnu les normes fondamentales du travail de l’Organisation internationale du Travail (OIT). Aux côtés de nombreuses organisations, la Déclaration de Berne soutient ces revendications.
Violations de droits humains et dégâts environnementaux
La production de l’huile de palme est problématique à plus d’un titre. Sur le plan des droits humains d’une part, les plantations de palmiers empiètent sur le territoire des populations locales et les expulsions sont courantes. Dans l’Etat malaisien de Sarawak, plus de 80 cas de violations du droit à la terre ont été documentés et des communautés villageoises ont porté plainte contre des entreprises productrices d’huile de palme. Les droits du travail sont également bafoués sur les plantations industrielles qui vont même jusqu’à recourir au travail forcé et à la servitude. Sur le plan écologique d’autre part, les dégâts sont désastreux : l’exploitation de la palme cause une déforestation alarmante. Une baisse des tarifs douaniers suisses sur l’huile malaisienne entraînerait assurément une augmentation des importations, ce qui ne ferait qu’alimenter le problème.
Les violations des droits humains et la destruction de l’environnement sont inacceptables et la Suisse doit s’y opposer. La pétition demande au Conseil fédéral de renoncer à la signature d’un accord tant que la Malaisie n’aura pas ratifié les pactes relatifs aux droits humains et les normes fondamentales du travail, comme le réclame le Parlement suisse.