S.Oliver réagit à vos messages de protestation
15 août 2010
Bien que S. Oliver salue « les motivations de la campagne sur les salaires planchers en Asie (Asia Floor Wage (AFW) Campaign) destinée à imposer des salaires permettant aux salariés asiatiques de l’industrie de l’habillement de subsister décemment », l’entreprise affirme que son influence sur ces questions est très relative. En tant qu’entreprise de taille moyenne, qui ne dispose pas de sites de production qui lui sont propres, elle estime que son « pouvoir de négociation vis à vis de [ses] fournisseurs [est très] limité – en particulier quand il s’agit de standards plus contraignants que ceux fixés par les législations nationales et quand ces standards ne sont pas revendiqués par l’ensemble des clients importateurs comme c’est le cas pour le salaire de base en Asie ». S. Oliver estime que les initiatives isolées ne sont pas efficaces. Comme CALIDA, elle met en avant sa participation à la BSCI.
La campagne « Un salaire de subsistance pour tous » ne partage pas cet avis. Si elles le veulent réellement, les PME ont les moyens de prendre leurs responsabilités pour de meilleures conditions de travail. Elles peuvent utiliser le modèle proposé par l’Asia Floor Wage comme référence pour adapter leur propre code de conduite.
La participation de l’entreprise à la BSCI ne suffit pas, car cet organisme n’exige pas de ses membres le paiement d’un salaire de subsistance. Bien au contraire. La semaine passée, sur son site internet, la BSCI déclarait notamment douter fortement qu’un pays comme le Bangladesh puisse conserver sa compétitivité si un salaire de subsistance était versé aux employés de l’industrie textile.
Lien vers la déclaration du BSCI (en anglais)
Une telle déclaration, dans le contexte actuel au Bangladesh, ne sert pas du tout les intérêts des employés auprès du gouvernement, qui réprime fortement les protestations des travailleurs militant pour une augmentation salariale. Le gouvernement invoque la peur de voir le pays perdre sa compétitivité pour justifier ces mesures.
Dans la situation actuelle, il faudrait impérativement que les entreprises fassent des déclarations publiques claires, soutenues par les syndicats et les ONG, pour faire savoir au gouvernement qu’une augmentation des salaires au Bangladesh n’entraînerait pas la délocalisation de la production et ne porterait pas préjudice à la compétitivité du pays.