Pélargonium
1 mai 2018
L'entreprise allemande Dr. Willmar Schwabe, qui réalise déjà d'importants profits avec son produit phare Umckaloabo à base de pélargonium du Cap, a déposé plusieurs brevets sur l'utilisation médicale de cette espèce de géraniums.
Une violation flagrante de la Convention sur la biodiversité
Grâce à son médicament Umckaloabo, la firme Schwabe a engrangé des profits importants en déposant différents brevets sur l’utilisation médicale du pélargonium du Cap, un géranium aux vertus curatives contre la bronchite issue du savoir ancestral sud-africain. Avec ses partenaires d’Afrique du Sud, Public Eye avait déposé en 2008 et 2009 des recours contre quatre de ces brevets auprès de l’Office européen des brevets (OEB) pour appropriation illégitime et illégale du savoir traditionnel et de ressources génétiques en violation flagrante de la Convention sur la diversité biologique.
Un succès d'étape dans la lutte contre la biopiraterie
En janvier 2010, l’OEB s’était prononcé sur un de ces recours en abrogeant un brevet sur un procédé d’extraction à partir de racines de pélargonium. En mai 2010, Schwabe a finalement retiré cinq brevets relatifs au pélargonium, suite aux recours déposés par Public Eye.
«L’étape suivante consistera à lutter contre la biopiraterie au cœur même du système des brevets», expliquait alors François Meienberg de Public Eye. «Les utilisateurs de ressources biologiques et de savoir traditionnel doivent suivre les directives de la Convention de la diversité biologique, en particulier celles relatives au consentement préalable éclairé et au partage équitable des avantages». Il s’agit là d’une question d’équité, et non de charité. Tant que les avantages ne seront pas partagés selon des modalités consensuelles négociées au préalable avec ceux qui mettent à disposition leur savoir traditionnel et leurs ressources génétiques, le problème de la biopiraterie persistera.