Nos revendications
Dans ses « Principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme », John Ruggie, rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme et les multinationales, a établi, en 2011, des principes internationaux consensuels, selon lesquels les entreprises doivent respecter tous les droits humains, dans toutes leurs activités, à tout moment et en tout lieu. Bien que ces principes ne soient pas directement contraignants pour les entreprises, ils fixent un cadre clair et complet en matière de responsabilité des entreprises dans tous leurs secteurs d’activité, y compris pour ce qui est des conditions dans lesquelles leurs produits sont fabriqués. Les textiles, les chaussures et les vêtements doivent être produits dans des conditions de travail équitables et les bénéfices doivent être justement redistribués.
Pour atteindre cet objectif, les entreprises doivent :
- Assumer leurs responsabilités pour ce qui est des conditions de production ;
- Assurer la transparence et publier des informations sur les conditions de production ;
- Établir et publier un code de conduite complet. Le code de conduite doit mentionner le droit à un salaire vital et se référer aux normes de l’ONU et de l'OIT relatives au droit du travail (et ainsi se doter de lignes directrices éthiques dont l’application puisse être vérifiée) ;
- Prendre des mesures concrètes pour la mise en œuvre de leur code de conduite et les rendre publiques. Ces mesures doivent aussi porter sur le domaine de l’approvisionnement, et par exemple inclure des directives à l’intention des acheteurs de l’entreprise, de manière à ce que ces derniers tiennent compte des critères sociaux.
- Prendre des mesures pour la mise en œuvre du salaire vital, notamment…
- ... s’engager à verser un salaire vital (en le mentionnant dans leur code de conduite ) ;
- ... garantir la liberté syndicale sur toute sa chaîne de production et encourager activement la collaboration avec les syndicats dans les pays de production, de sorte que les ouvriers et ouvrières puissent s’organiser librement ainsi que défendre et revendiquer leurs droits ;
- entrer en dialogue direct avec les syndicats et les ONG de défense des droits des travailleurs et travailleuses ;
- s'engage publiquement en faveur d'un référentiel de salaire vital ;
- adapter leurs propres pratiques d’achat (y compris les structures de prix) afin de rendre possible le versement d’un salaire vital ;
- ... mener des programmes pilotes pour une augmentation des salaires, en intégrant les sous-traitants, les syndicats et les associations de défense du droit du travail ;
- soutenir publiquement la revendication des travailleurs et travailleuses, des syndicats et des ONG pour une hausse du salaire minimal afin que celui-ci atteigne le niveau d’un salaire vital, se positionner clairement vis-à-vis des gouvernements des pays de production en faveur d’un salaire vital, notamment en garantissant qu’une hausse du salaire minimal au niveau du salaire vital ne mènera pas à une délocalisation de la production ;
- rendre des comptes de manière transparente et publique sur les activités commerciales et la chaîne de production, ainsi que sur les avancées réalisées en faveur du salaire vital ;
- adhérer à une initiative de vérification multipartite crédible et faire participer activement la société civile (organisations non gouvernementales, syndicats) lors des contrôles effectués dans les usines ;
- ... élaborer et publier un plan de mise en œuvre en faveur du versement d’un salaire vital dans leur chaîne de production (avec dates clés et calendrier).
- Soutenir les petits paysans travaillant dans la production des matières premières, notamment en utilisant du coton équitable et issu de l’agriculture biologique.